Le corps qui dégoûte

Dégoût des poils, des odeurs, de la sueur, du sperme, du sexe, des corps trop gros, trop minces, trop vieux, des corps malades, handicapés…Le corps n’en finit pas d’offrir des raisons d’éprouver du dégoût. Ces aversions corporelles se révèlent multiples, variables en fonction des époques, des cultures et des histoires de vie.

De toutes les activités humaines, l’érotisme court le plus de risque de nous confronter au dégoût.La fusion des corps, les fluides qui comportent une haute charge symbolique ainsi que sa parenté avec le monde animal sont autant de raison de le convoquer. L’émotion ressentie est en général si intense qu’elle laisse peu de place à l’analyse.Plus subtil qu’il n’y parait, le dégoût ne se réduit pas à un simple mouvement de répulsion. Il peut jouer un rôle aphrodisiaque en s’appuyant sur la contradiction attraction/répulsion. Cette complexité est intéressante à explorer afin de d’en comprendre les mécanismes sous-jacent. Que révèle-t-il de chacun, à quelle menace est-il censé répondre ? Que peut-on en faire ?

Si l’objet du dégoût est variable, il est néanmoins possible de repérerles fondements universels qui l’animent. Mener cette investigation nécessite d’en cerner la genèse, d’en saisir les ressorts psychologiques ainsi que sa fonction. Pour nous plonger au cœur de la plus complexe et de la plus ambivalente des émotions, nous nous appuierons sur les travaux anthropologues, des philosophes et de la psychanalyse.

I) Accéder à la culture, c’est connaître le dégoût

La neurobiologie le définit comme l’une des six émotions primaire avec la joie, la tristesse, la colère, la peur et la surprise. Il mobilise tous les sens du contact : toucher, voir, sentir, goûter. La réaction de rejet parait si évidente qu’elle court circuite la pensée au risque nous laisser imaginer qu’il s’agit d’un mécanisme naturel détaché de toute construction culturelle. Le dégoût apparaît donc dans un premier temps, comme une manifestation spontanée de mise à distance de ce qui est sale, répugnant, dangereux, source de maladie réelle ou fantasmée. Le corps rejette hors de lui ce qu’il ne veut pas approcher. Ce mouvement de recul est-il vraiment un mouvement naturel ?

A) La propreté comme indice majeur de civilisation

Le dégoût joue selon Freud un rôle civilisationnel majeur. La propreté est considérée comme un indice décisif de civilisation ou de culture. Il définit la civilisation comme « la totalité des œuvres et organisations dont l’institution nous éloigne de l’état animal de nos ancêtres et qui servent à deux fins : la protection de l’homme contre la nature et la réglementation des relations des hommes entre eux».

La propreté constitue donc un aspect central dans la genèse du dégoût. Sa définitionrecouvre plusieurs significations.La première renvoie à l’intégration desrèglesd’hygiène.La seconde, étayée par les travaux des anthropologues, relève des représentations intériorisées par le groupe social d’appartenance.

a) L’intégration des règles d’hygiène

Nous savons que l’acquisition de la propreté constitue une étape importante de l’éducation des jeunes enfants. L’aversion pour leurs excréments n’a rien de spontané. L’animal n’éprouve pas de dégoût pour ses excrétions. Cet apprentissage est une véritableincorporation des règles culturelles et chaque culture définit « ce » qui dégoute. Nos règles sociales exigent une discrétion totale sur tous les déchets corporels. Ainsi, l’élimination de toutes les excrétions, morve, poils, pellicules, sueurs, urines, excréments etc est soumise à une discipline permanente. Les larmes échappent à cette stigmatisation en raison probablement de leur « noblesse dramatique » pour reprendre les propos de la philosophe,Julia Peker. La honte et la pudeur constituent de véritables alliés dans cette entreprise d’épuration.

b) Est propre tout ce qui trouve place et forme dans le monde

La propreté ne se réduit pas à maîtrise des règles d’hygiènes et au contrôle des sphincters. L’anthropologue Margaret Mead définit la propreté comme « ce qui trouve place et forme dans le monde ». Par conséquent, l’opposé du propre serait d’après elle,tout ce qui est impossible à fixer, toutes les matières visqueuses, suintantes, grouillantes, en somme toutes les figures marginales qui viennent briser l’équilibre et l’unité du monde. Le dégoût apparaît donc comme la plus conservatrice et la plus mysanthrope des émotions. A ce tire, les discours racistes, les réactions homophobes, transphobes, grossophobes toujours teintées de dégoût illustrent bien ce rejet pour « ceux et ce » qui échappent à la norme, tout impensé ou difficilement identifiable ».

B) La force des représentations mentales

Dans nos sociétés occidentales, le corps jeune et mince constitue un idéal valorisé et largement représenté dans l’imaginaire collectif. A l’inverse, les corps vieux, trop gros, trop minces, cicatrisés, abîmés, tous les corps hors normes souffrent à la fois d’un manque de représentation et d’une représentation dévalorisée.On peut s’interroger sur les motivations à l’origine des violences dans l’espace public envers des corps différents : LGBTI, les corps obèses et toutes les autres minorités visibles. L’exemple d’Axelle, une jeune patiente de 22 ans, qui souffred’obésité depuis son adolescence m’a interpellé. Elle évoque les moqueries et les insultes dont elle est victime dans la rue.Ce qui la terrorise, c’est le regard de dégoût et de haine qu’elle saisit chez ses agresseurs. En quoi le corps gros est-il menaçant au point d’autoriser un passage à l’acte agressif ?Interprété sous l’angle du dégoût, la distinction entre le pur et l’impur nous offre un premier élément de compréhension.

Le pur et l’impur

Nos représentations symboliques sont hantées par un héritage invisible qui distingue le « pur » et l’ »impur ».Le dégoût appartient à la famille des « impurs ». C’est à l’anthropologue Mary Douglas que nous devons la définition de ces notions. Dans l’imaginaire symbolique, la pureté représente à la fois la santé, la longévité, la bravoure, sainteté. L’impurrassemble la maladie, la faiblesse, la lâcheté, l’infirmité, la misère, l’infortune, la damnation. Les corps jeunes et vigoureux sont du côté du « pur », les autres, « ceux qui dégoûtent » du côté de l’impur.Les études sur les représentations sociales du corps gros nous renseignent les préjugés qu’ils véhiculent. On trouve majoritairement,l’idée d’une gloutonnerie qui renvoie au monde animal, aux « bas instincts » que le dégoût est censéévincer, l’idée d’une absence de volonté pour suivre un régime. Et enfin, l’idée d’un corps suspect car masqué par un amas de gras qui camoufle sa forme originelle.Toutes ces caractéristiques placent d’emblée le corps gros et tous les corps différentsdu côté de l’impur.

L’exclusion des formes misérables

Georges Bataille considère que le dégoût produit « un clivage social fondé sur l’exclusion des formes misérables ».Tout ce passe comme si l’espace psychique opérait des distinctions en fonctions des normes sociales qu’il a intériorisé à travers lesquels il pense le réel et qui devient le réel lui-même. Lecorps gros et toutes les autres minorités corporelles sont très peu représentées dans l’espace médiatique. Le cinéma, la télévision et les réseaux sociauxaffichent la plupart du temps des corps jeunes et vigoureux.Dès lors, des pans entiers du réel sont ignorés et l’imaginaire fantasmatique nourrit ce vide par un mélange de stéréotypes et de projections fantasmatiques. L’apparition de ces corps hors normes est perçue comme une effractionqui vient heurter les représentations existantes et le fantasme d’un mondeuniforme. Il brise l’unité et révèle le désordre et la multiplicité. Cet autre qui paraît à la fois si semblable et si différent introduit une confusion. Le dégoût né du sentiment de ne pas tolérer d’être de la même essence que cet autre. Ilvise à éjecter de soi la vulnérabilité de l’autre dont il pourrait être contaminé.

Le dégoût apparait donc comme un puissant facteur de standardisation sociale. Il exerce un véritable contrôle sur les corps, que ce soit à travers l’acquisition des règles de propreté ou à travers l’intégration de normes sociales. Il remplit également une autre fonction : séparer l’homme de l’animal.

C) Le dégoût pour s’écarter de l’animalité

Le refus de l’animalité peut s’exprimer à travers le refus du plaisir facile. Selon le sociologue, Pierre Bourdieu le dégoût exprime « la hantise d’un plaisir des sens qui serait vulgaire, commun, c’est-à-dire pour un être humain commun avec les animaux, ce qui opère une régression à l’existence biologique donc à l’animalité ».

Séparer le mort du vivant

S’écarter de l’état naturel peut prendre plusieurs voie : fuir le plaisir des sens mais également se détourner du réel du corps organique.La philosophe Martha Nussbaum met en évidence le refus de de l’animalité à travers l’aversion pour les signes organiques du corps susceptibles de réveiller notre terreur de la mort. Les déchets corporels sous toutes leurs formes (cheveu, ongles, morve, urine, excréments, menstrues, sperme…) nous rappellentnotre condition de mortel. La coexistence du vivant et du mort introduit une confusion que le dégoût s’empresse d’éliminer. Toutes ces matières mortes que l’organisme élimine et livre à la pourriture sont susceptibles de réveiller une peur de l’indistinction entre le vivant et le mort. De toutes les activités humaines,La sexualité comporte le plus de risque de convoquer le dégoût. D’une part, elle introduit une confusion symbolique entre l’animal et l’humain, d’autre part, les fluides qu’elle sollicite (sperme, sueur, salive…) renvoie à la confusion entre le mort et le vivant, entre le propre et le sale. Et enfin, la fusion des corps provoque une confusion entre soi et l’autre.

Eloigner les corps « impurs »

La vérité organique s’exprime également à travers la décomposition des les corps malades, vieillissant et dépendant. Elle peut également apparaître àtravers le corps abîmé par une cicatrice, déformé par un bouton boursoufflé par le pus, par la blessure montrant la chair sanguinolante. C’est la fragilité de la condition humaine, l’idée du corps effracté, l’image d’une rupture d’unité corporelle qui surgit. Nos sociétés qui portent aux nues l’image d’un corps sain, jeune, performant, rejettent avec la même force toute trace d’affaiblissement et tout ce qui nous rappelle à notre condition de mortel.

Ainsi percevons la fonction sociale du dégoûtà travers l’incorporation des règles d’hygiène, des normes sociales et des héritages symboliques ancestraux.Il permet l’accès à la culture, en séparant l’homme de l’animal et en le détournant de ces bas-instincts. Il remplit également une fonction de protection contre les angoisses existentielles en établissant une frontièresécurisante entre le vivant et le mort et en évitant de se confronter à l’intolérable fragilité humaine. Freud lui assigne une autre fonction : la règlementation des rapports humains.

II) Réguler les rapports humains

Toutes les sociétés à travers tous les temps ont édicté des règles de proximité sociale. Si le contenu de ces règles peut varier d’une culture à l’autre ou d’une époque à une autre, leur existence témoigne d’une nécessité universelle à penser et à ordonner le rapport à l’autre. L’altérité présente a priori un danger. De quel nature est-il ? Danger de corruption, de perte d’identité, de contamination?

Le dégoût : marqueur d’une identité fragilisée

Le dégoût vient tracer une limite entre soi et cet autre. Ce n’est plus l’autre comme l’alter ego mais l’autre comme étranger à soi qu’il faut éloigner. C’est l’autre ou une partie de l’autre qui constitue une menace identitaire qu’il faut rejeter pour retrouver son intégrité. Pour Julia Kristeva, »l’abjection est une réaction provoquée par une perte de sens et par un brouillage entre sujet et objet, lorsque la distinction entre soi et l’autre devient floue. Dans ce cas, le dégoût constitue un signal témoignant que le sujet n’est plus bordé par les limites claires de sa subjectivité. C’est le moment où les identités vacillent ». Le dégoût réagit à une effraction de l’intimité corporelle.Qu’il s’agisse de sexualité ou de soins, quand la pudeur du sujet n’est pas respectée, c’est le soi du sujet qui disparaît. L’obscénité n’est pas dans ce qui est dévoilé mais dans la disparition du sujet qui n’est plus logé dans son propre corps. Le dégoût constitue dans ce cas une tentative de rétablir la frontière entre soi et l’autre.

La mise en danger de l’identité peut aller de pair avec l’excès de similarité et avec le danger consécutif d’indifférenciation et d’intrusion par l’alter ego. Plus autrui est semblable moins il est repérable. Le rassurant et l’angoissant se mêlent et se transforment en dégoût.

La fusion manifeste une rupture d’individuation qui peut provoquer le dégoût

Clément en couple depuis huit ans avec Lucille. Ils se sont rencontrés à 20 au cours de leurs études. Il décrit une grande proximité intellectuelle, une bande de copains communs, des centres d’intérêt partagés ainsi que le sentiment d’être totalement accepté par les parents de sa compagne. Il évoque un fonctionnement conjugal fusionnel et un « vortex de bonheur » dans les premières années de leur rencontre même si la sexualité n’a jamais été un point fort de leur couple. Peu à peu les rapports sexuels se sont espacés, la pudeur s’est installée puis, au fil du temps, tout idée d’un rapport sexuel avec elle le dégoûte.

Ces observations nous rappellent les propos dans « l’Erotisme », « ce qui est en jeu dans l’érotisme, c’est la dissolution des formes. La fusion par laquelle des êtres cessent d’exister manifeste une rupture d’individuation qui provoque le dégoût » Le dégoût pour la sexualité avec sa compagne peut s’interpréter comme une solution pour mettre à distance une partenaire auprès de laquelle il perd toute identité dans cette relation fusionnelle.

Nous avons jusqu’à présent évoqué les aspectsintolérants du dégoût, qu’il s’agisse du rejet pour maintenir une cohésion sociale ou du rejet pour rétablir une identité fragilisée. Plus complexe qu’un simple mouvement d’aversion,le dégoût s’associe parfois à une attraction irrésistible que l’on peut observer notamment dans la tension sexuelle. C’est la dimension ambivalence du dégoût que nous allons explorer à présent.

III) L’ambivalence : attraction/répulsion

« Le dégoût est l’expérience paradoxale de la jouissance qui fait horreur » Bourdieu.

L’ambivalence, concept introduit par le psychiatre Eugen Bleuler, désigne une forme d’opposition dynamique rétives aux catégorisations binaires. Deux affects opposés coexistent en un même sujet au même moment. L’attraction pour cela même qui nous dégoûte déclenche une contradiction douloureuse provoquée par deux sensations qui devraient être incompatibles au regard de la logique.

Clément,le patient cité précédemment, multiplies les conquêtes amoureuses, en parallèle de son couple, auprès de femmes « racisées ». Cette attractionle fait souffrir, car au-delà de l’incompréhension qu’elle génère, il se sent impuissant à la combattre.Il avoue ressentir une forme d’attirance teintée de mépris, qui peut aller parfois jusqu’au dégoût. Cette fascination déclenche une colère contre lui. Bleuler déclare que la colère est la seule médiation possible entre désir et raison lorsque celle-ci est impuissanteà combattre la violence du désir pour l’orienter vers « le bien ». Clément présente cette attirance pour des femmes qu’il méprise et qui le dégoûte comme une perversion. Cette ambivalence entre désir et dégoût est bien plus complexe qu’un simple clivage. C’est Freud dans trois essais sur la sexualité qui apporte un éclairage supplémentaire.

Un refoulement organique primaire à l’origine du dégoût

Dans Malaise dans la culture, Freud analyse le dégoût comme le résultat d’un dépassement d’une phase primitive qui subsiste en étant refoulée. Toute répulsion serait donc la conséquence d’un refoulement. Elle trouve ses racines dans l’enfance. En effet, le développement de l’enfant passe par une période d’apprentissage et d’incorporation des idéaux familiaux et sociaux. C’est au cours de cette période d’éducation, dite phase de latence, que s’édifient les forces psychiques qui se dresseront plus tard comme des obstacles à l’expression de la pulsion sexuelle. Avec l’intégration des idéaux sociaux et familiaux apparaissent les adversaires à l’expression de la pulsion sexuelle : le dégoût, la pudeur et toutes les aspirations esthétiques et morales. La pulsion sexuelle devra donc s’exprimer dans la contrariété car elle doit composer avec une réalité extérieure avec laquelle elle entreen conflit. Le dégoût est donc une réaction liée au refoulement d’un plaisir. La contradiction entre répulsion et attraction trouve donc son origine dans un désir empêché par ces barrages psychiques avec une pulsion sexuelle indifférente à cette construction culturelle. De fait, le conflit est un état de tension délicat ou douloureux parfois qui peut se traduire par certains comportements ambigus et même contradictoires. Dans un mouvement de renversement en son contraire, le dégoût peut même servir à masquer un désir lorsque le conflit entre l’objet du désir et les idéaux sociaux, familiaux ou moraux est trop puissant.L’objet de désir se transforme en objet de dégoût.

A travers ces pistes théoriques, nous constatonsque l’évidence avec laquelle s’exprimele dégoût tranche avec la complexité qu’il cache.D’autre part, la violence du ressenti est souvent disproportionnelleau danger réel qu’il est censé combattre. Nous aurions tort de prendre le prendre au premier degré. En revanche, il mérite qu’on s’y attarde car il renseigne sur le monde fantasmatique de celui qui le ressent. D’une part, il permet d’investiguer l’intériorisation desaspects éducationnels et plus largement des représentations sociales.Enfin, dans les interactions sociales, il signale une identité fragilisée par une limite réelle ou fantasmée, qui n’a pas été respectée. Et enfin, lorsqu’il s’affiche sous une forme ambivalente, c’est la question désir ou de sa dénégation qu’il interroge.

Conclusion

L’accès à la culture est conditionnée par l’intégration de ce que chaque culture désigne comme dégoûtant. L’intérioration des règles d’hygiènes et des interdits sociaux constitue une véritable protection contre les dangers de désordre social, de confusion entre l’homme et l’animal, entre le vivant et le mort et entre soi et l’autre. Qu’il constitue une réaction de défense, de protection ou de détournement d’un plaisir, il a une fonction sociale déterminante.

C’est lorsqu’il déshumanise en conduisant à l’intolérance et à l’exclusion sociale qu’il mérite d’être dépassé. Se questionner sur l’historique denotre éducation est une première étape vers la libération de nos aversions. Se situant au carrefour de l’individuel et du collectif, la représentation dans l’espace public d’un monde complexe aux identités multiples et fluctuantes constitue un axe complémentaire pour s’affranchir de nos dégoûts dégoûtants.

Résumé

Le dégoût joue un rôle fondamental dans l’accès à la culture.L’intégration des règles d’hygiène et des règles sociales conditionne la cohésion sociale. Il construit nos représentations mentales en distinguant le propre et le sale, le pur et l’impur, le permis et le défendu. Nos aversions nous protègent d’une confusion entre l’homme et l’animal, entre le vivant et le mort et entre l’autre et soi. S’il constitue un véritable signal d’alerte contre les dangers, il produit également un clivage social fondé sur l’exclusion des plus faibles. Ce sont de ces dégoûts dégoutants que nous devons nous libérer pour construire une société plus humaine.

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